Tout savoir sur le beaujolais nouveau

Posté sur14/11/2022 De 4082
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Tout savoir sur le beaujolais nouveau

Célébré chaque année le troisième jeudi du mois de novembre, le beaujolais nouveau est une fête qui célèbre le vin de la vendange de l’année, aussi appelé le vin primeur. Mais quelle est l’histoire de ce vin, quelle est sa particularité ? Explications.



Beaujolais Nouveau : naissance par dérogation

Tout commence le 8 septembre 1951 lorsque paraît au Journal Officiel un nouvel arrêté interdisant aux vignerons de commercialiser leurs vins avant le 15 décembre de l’année de vendange. Les vignerons du Beaujolais s’indignent, car ils ont l’habitude de commercialiser leurs vins avant cette date. L’union viticole du Beaujolais demande alors l’autorisation de pouvoir vendre leurs vins en primeur, c’est-à-dire dès la fin de la vinification, avant le 15 décembre. La demande a été acceptée le 13 novembre 1951 par la publication d’une note précisant dans quels cas certains vins peuvent être commercialisés avant le 15 décembre de l’année de la récolte, à condition de mentionner « nouveau » sur l’étiquette des bouteilles. C’est de cette note qu’est officiellement né le beaujolais nouveau qui a été commercialisé pour la première fois le 15 novembre 1951. La date de sortie du beaujolais nouveau était variable jusqu’en 1967 où elle a été fixée au 15 novembre, avant d’être définitivement fixée au troisième jeudi de novembre en 1985. 



Une technique de vinification unique…

Produit dans le vignoble du Beaujolais, au sein des appellations d’origine contrôlées Beaujolais et Beaujolais-Villages, le beaujolais nouveau tient sa renommée tant par l’engouement commercial et l’image festive qu’il suscite que par la particularité de sa vinification. Tout d’abord, l’étape des vendanges est cruciale. Les raisins doivent être parfaits, à pleine maturité car aucun assemblage ou élevage ne viendra corriger une faiblesse initiale. Les grappes de gamay noir à jus blanc, seul cépage autorisé pour l’élaboration des beaujolais nouveau et beaujolais-villages nouveau comme pour les 12 crus du Beaujolais, sont vendangées à la main. Elles sont ensuite mises entières en cuve afin d’en conserver tout le caractère fruité. Chaque vigneron beaujolais doit estimer la durée de chaque étape de la fermentation et parfaitement contrôler les températures du vin en devenir.



… la macération carbonique

Dans la cuve, les raisins macèrent. En fond de cuve, les grappes sont écrasées par celles du dessus et libèrent du jus. Les levures naturellement présentes sur le raisin se réveillent au contact des sucres du jus de raisin et les transforment en alcool et en gaz carbonique. Commence alors la fermentation alcoolique. Dans la partie supérieure, les grappes entières évoluent dans une atmosphère où le gaz carbonique remplace progressivement l’oxygène de l’air. La fermentation intracellulaire, à l’intérieur des grains de raisins débute. Ce processus crée une petite production d’alcool et laisse émaner des arômes spécifiques. Les grappes en milieu de cuve macèrent quant à elles dans le jus produit par l’accumulation du raisin. La peau des raisins libère alors tous ses éléments : les tanins qui détermineront la future structure en bouche du vin, les pigments colorés et les composés aromatiques. Pendant cette étape de macération dite semi-carbonique, afin d’obtenir une température bien homogène à l’intérieur de la cuve, le vigneron arrose régulièrement les grappes en surface avec le jus récupéré dans le fond de la cuve. Ce procédé s’appelle le remontage et permet d’obtenir un vin encore plus fruité en trempant les raisins dans leur propre jus. La macération semi-carbonique est une technique spécifique au beaujolais nouveau et ne dure qu’entre 3 et 5 jours !



Un assemblage « paradisiaque »

A l’issue de la macération, on procède au soutirage : on libère ce qu’on appelle le jus de tire obtenu au fond de la cuve, puis les grappes restées dans la cuve sont extraites (décuvage) et pressées (pressurage). Le jus de presse des beaujolais nouveaux est appelé « paradis », car ce nectar est sucré et très aromatique. On assemble ensuite le jus de tire et le jus de presse qui vont continuer ensemble leur fermentation. Cet assemblage va donner un jus aux arômes plus complexes. Afin d’être commercialisé rapidement, les vins obtenus ne subissent pas d’élevage. Ils sont friands, faciles à boire, peu acides, faiblement taniques et exhalent des arômes primaires fruités et floraux bien caractéristiques.



Un vin fruité et convivial

Exit les arômes de banane et de bonbon anglais longtemps critiqués par les dégustateurs de beaujolais nouveau. Ces arômes étaient dus à l’injonction d’une levure chimique dans le moût visant à faire ressortir certaines caractéristiques du gamay. Aujourd’hui, les vignerons n’utilisent plus du tout cette levure, qui avait fini par produire des vins trop standardisés.  Chaque beaujolais nouveau est donc un vin unique, fruit du savoir-faire propre à chaque vigneron, exprimant au mieux les arômes fruités du raisin. Devenu l’un des symboles du vin festif, le beaujolais nouveau vous donne rendez-vous le 17 novembre !

Étiquette: vin, beaujolais, nouveau
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